Passeur de lumière

 

    Me voilà en quête de l’inattendu. Je me laisse traverser par des intuitions, des inspirations;  je les discerne, les éprouve, les goûte. Nouveau fil rouge ? Je me mets à laisser vivre en moi des notes, des motifs mélodiques qui me traversent : leur propre cohérence interne me guide dans telle ou telle direction. Je tire sur le fil : un univers mélodique, émotionnel émerge.

 

    Cet état est parturient. Les contingences du kronos, le temps mesuré, laissent place au kairos, le temps favorable. Surtout rester disponible, surtout rester à l’écoute. L’œuvre émerge plus qu’elle ne me submerge. Je pose un acte de volonté, un acte de foi : quelque chose va advenir dans un temps plus ou moins proche. Je lâche prise pour un non-contrôle, une non-anticipation, une écoute intérieure. J’entre dans le verbe, l’étudie, le laisse résonner en moi. Chaque lecture m’imprègne toujours plus des émotions qui l’irriguent. Advient cet instant – attendu et espéré - où la synthèse s’opère, sorte d’alchimie jaillie de l’intuition et de l’inspiration. Dans ce creuset de ma vie intérieure, émerge et naît une mélodie vocale, véritable organisme vivant. 

 

    Ce nouveau visage qui apparaît est habillé de ma propre sensibilité. Il s’ancre à un point donné de ma maturation artistique et humaine. Acte de co-création aux multiples styles : de la polyphonie vocale à la mélodie française, en côtoyant parfois l’univers de l’attachante chanson. Religieuse ou profane, animée de toutes les envergures de la voix lyrique ou de la simplicité d’une voix allégée en harmoniques.

 

    Chaque œuvre semble proposer ses conditions d’existence, mais n’est-ce pas le propre du Vivant ? Place maintenant à la gratitude et à l’offrande. Je chante et offre mes créations. Merci pour toutes les personnes, pour toutes les circonstances, pour Dieu qui me donnent l’assurance que ce qui advient est précieux et unique, et qu’il est bon d’y croire ! Merci à vous qui cueillez et accueillez ces partitions ! 

 

                                                            Olivier Michel, Toussaint 2022

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                                           "Oui, l’œuvre émerge plus qu’elle ne me submerge."

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